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Le noël de la littérature coréenne

Nous vous avons récemment donné plusieurs idées de cadeaux à faire pour noël pour vos proches aficionados de culture coréenne, en passant des posters encadrés aux boucles d’oreilles faites par une artiste coréenne. Si, comme nous, vous adorez lire, peut-être qu’une seule proposition de livre coréen n’était pas suffisante, alors suivez cet article pour de nouvelles idées de lecture pour passer un hiver coréen jusqu’au bout des livres !

 

  1. Han Kang – La Végétarienne

La végétarienne est un livre poignant, plein d’une sensibilité que nous avons peu l’habitude de voir dans la littérature internationale. La protagoniste est prisonnière d’un mariage, prisonnière d’habitudes carnistes, et une nuit, submergé par ses pensées, elle se lève pour jeter toute la viande présente dans sa maison. Elle sombre alors dans une folie ravageuse, avec le rêve aliéné de devenir elle-même végétale, pour se fondre parmi les plantes et les arbres. Loin d’être une dénonciation du végétarisme comme maladie, Han Kang décrit la traversée des enfers par une femme profondément malheureuse.

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  1. Paul Fischer – Une superproduction de Kim Jong-Il

Totalement différent du premier livre, celui-ci s’intéresse aux témoignages de deux anciens détenus du régime nord-coréen. L’un est un producteur de cinéma qui s’impose après la guerre de Corée dans le sud, l’autre est une actrice qui devient populaire grâce à ce producteur, qui devient son mari. Le couple a des hauts et des bas, et après leur séparation, ils sont tous deux kidnappés par le régime nord-coréen pour servir le fils du président. Kim Jong-Il, qui à l’époque n’est pas encore au pouvoir, est en charge de la propagande nord-coréenne, et il est également fan de cinéma. Totalement passionné par le travail de ses deux détenus, il va tenter de les mettre au service de la propagande d’État, tout en les maintenant captifs – mais attention, avec énormément de privilèges. Cette histoire vraie est passionnante, et le livre se lâche difficilement.

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  1. Jeong You-jeong – Généalogie du mal

Que doit faire Yujin, lorsqu’il se réveille un matin, sa mère morte, la gorge tranchée ? Il ne se souvient de rien, et jusqu’à ce jour fatidique, il ne se plaignait pas de sa mère, pourtant abusive. Sa mémoire lui joue des tours : est-ce qu’il a commis un matricide ? Est-ce qu’il a tenté d’éviter ce meurtre ? Ce thriller psychologique est poignant, mais peut être très difficile à lire pour les personnes sensibles, suivant la métamorphose d’un jeune homme modèle en une personne dangereuse.

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  1. Chang Kang-Myoung – Parce que je déteste la Corée

Kyena semblait être une femme heureuse, et pourtant, lors de ses vingt-sept ans, elle décide de tout plaquer, pour suivre son bonheur. Parce qu’elle déteste la Corée, ses règles trop strictes, son moule dans lequel elle peine à rentrer, les hiérarchies, la compétition… Elle quitte son petit-ami au dernier moment, juste avant de monter dans l’avion pour s’en aller en Australie, avec à peine quelques mots d’anglais pour s’en sortir. Kyena a l’impression de partir de zéro, malgré toutes les galères qu’elle traverse, elle est enfin libre, et elle peut enfin vivre. Kyena, c’est un peu la représentante de toute une génération de jeunes femmes qui se sentent à l’étroit, non seulement dans leur foyer, mais dans leur pays, et qui s’exilent pour avoir cette impression de recommencer une vie, quelque part où personne ne nous connaît, quelque part où il faut tout reconstruire – un endroit où la vie est enfin à croquer.

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  1. Dame Hong – Mémoires d’une reine de Corée

Ce livre retrace la vie de Dame Hong (Dame Hyegyeong) épouse de celui qui aurait dû être le vingt-deuxième roi de la dynastie Yi, le prince Sado. Ce sera au final son fils, Yi San (Jeongjo), qui deviendra le vingt-deuxième roi. Hong Dame, commence à rédiger ses mémoires lorsqu’elle a soixante ans, et que son petit-fils, Yi Gong (Sunjo), est sur le point de devenir roi à son tour. Elle y décrit minutieusement sa vie royale à la cour, avec toute la discipline et la rigueur qu’elle est tenue de maintenir, et y parle également de l’étiquette. Consigné dans ses mémoires sont ses années de bonheur auprès de son mari, qui sont teintées par sa tombée dans la folie, avant qu’il ne soit exécuté par son père. Comme tout membre d’une famille royale, Dame Hong écrit avec parcimonie, et ses mots sont correctement pesés, on y sent une grande retenue, mais sa délicatesse est touchante, et des sentiments paraissent légèrement dans ses mots.

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  1. Lee Hyeonseo – La fille aux sept noms

Hyeonseo quitte la Corée du Nord alors qu’elle n’a que dix-sept ans – elle s’échappe, comme beaucoup, par une rivière dangereuse à franchir au nord-ouest du pays, qui forme la frontière avec la Chine. Une loi en Corée du Nord veut que les enfants qui traversent cette rivière pour aller en Chine ne sont pas punissables jusqu’à leurs dix-huit ans, mais lorsque Hyeonseo veut rentrer, elle a déjà passée la barre fatidique de la majorité. Alors elle apprend à vivre en Chine, à mentir, à échapper aux contrôles, change plusieurs fois de noms, et puis, par des stratagèmes, des années plus tard, fait sortir sa mère et son frère du pays. En Chine, ils ne sont pas en sécurité, puisque le gouvernement chinois renvoie les clandestins du nord chez eux, où ils sont généralement exécutés ou mis dans des camps de travail, d’où ils ne sortiront probablement jamais. Leur but, c’est d’arriver en Corée du Sud, où ils seront accueillis avec une nouvelle nationalité, une nouvelle identité, mais le périple est long, car le sud ne fournit aucune aide. Ce livre autobiographique est saisissant et permet de comprendre toute la misère du nord, et le travail acharné et compliqué jusqu’au sud, qui coûte la vie de la majorité de ceux qui s’y essayent.

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  1. Ch’oe Yun – Là-bas sans bruit, tombe un pétale

Ce livre de Ch’oe Yun suit trois destins, qui peuvent paraître banal dans l’histoire d’un pays, mais qui sont un exemple de la souffrance des êtres humains. Les sentiments sont déchirants, malgré une écriture très sobre et délicates. Ce recueil de trois histoires courtes nous fait passer par toutes les émotions, la peur et la terreur, la haine et la rancune, la souffrance, et la folie de personnes ordinaires. Des histoires qui, ne font aucun bruit dans le retentissement d’une communauté entière, mais qui causent la perte de beaucoup.

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  1. Hwang Sok-yong – Au soleil couchant

Park Minwoo est le directeur d’une agence d’architecture basée à Séoul. Il se satisfait d’avoir réussi sa vie en s’extirpant de son milieu pauvre de naissance, et d’avoir participé à la modernisation de la ville. Mais, bien qu’il soit riche et comblé, lorsqu’il reçoit une lettre d’une amie d’enfance, qui lui avoue avoir été amoureuse de lui, il se demande s’il n’est pas passé à côté de beaucoup de choses dans sa vie. Il se replonge alors, grâce aux souvenirs du temps passé avec son amie, redécouvre son milieu social de naissance qu’il a appris à détester. Il réalise que son enfance n’avait pas été que dure, mais aussi chaleureuse et remplie d’amour, et sa vie prend un nouveau tournant, alors qu’il s’interroge désormais sur la corruption dans l’immobilier, sur sa responsabilité dans ce qu’il va penser être l’enlaidissement urbain, et sur les expropriés, qui ont vu leur maison être rasée pour y accueillir immeuble, complexes commerciaux et autres bâtiments. Ce livre est une véritable tranche de vie et la redécouverte de la vie pour un homme qui avait, bien trop longtemps, renié tout ce qui le rattachait à son enfance, pour intégrer les classes plus riches et prestigieuses du pays.

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  1. Gong Ji-young – Les enfants du silence

Les enfants du silence commence par l’arrivée d’un professeur dans une institution spécialisée pour les enfants sourds. A peine nommé, il y découvre que les responsables de l’école agressent les enfants sexuellement, de manière régulière, et cela avec la complicité et le silence de la police. Ces enfants n’ont aucun moyen de se défendre, et sont réduits au silence par leur condition. Ce roman aura permis à la législation coréenne d’évoluer : en 2011 sera votée la loi Dogani, qui supprime le délai de prescription pour les agressions sur des enfants de moins de treize ans et les femmes handicapées, en plus d’augmenter les peines de prisons pour ces crimes. Cette histoire s’inspire de faits réels d’une école de Gwangju dans les années 2000 et sera également l’objet du film Silenced avec Gong Yoo.

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Nous espérons que notre sélection de livre vous permettra de trouver votre prochaine lecture, et peut-être même votre nouveau roman préféré. Tous les livres nommés ont été traduit en français et sont disponibles dans les magasins comme la Fnac, mais nous vous recommandons également de privilégier les achats de seconde main, qui sont plus écologiques et vous permettront d’économiser quelques euros, ou de rendre visite à vos libraires locaux qui sont en difficultés économiques avec la crise, votre achat peut faire la différence !

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Rachel
Passionnée par la culture coréenne depuis des années, je suis également une grande adepte de séries, de gastronomie, de littérature et de voyages.

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